De l'indépendance de la commission nationale électorale de Guinée.

Publié le par Blog d'analyses sur l'Afrique

Ce mercredi 20 octobre  le général Sékouba Konaté  a nommé, 4 jours avant la tenue du second tour, le 24 octobre, un président de la Commission Nationale Electorale pour la Guinée, d'origine malienne pour marquer la neutralité de l'instance de contrôle des élections, après que le précédent président de la dite commission électorale aie été fortement controversé et soupçonné d'impartialité tant par  Alpha Condé que par Cellou Diallo, les deux candidats issus du premier tour de la présidentielle avec 18, 25 %  de voix pour le premier et 43, 63 % pour le second. Cette nomination d' un président de commission électorale d'origine étrangère au pays organisateur des élections est une grande première en Afrique et est peut être une solution pour l'organisation d'élections libres et transparentes, sans partialité aucune. Les deux candidats ont approuvé la nomination du général Siaka Toumani Sangaré, d'origine malienne,  et de ce fait apaiser la suite du proecssus électorale en éliminant un conflit pertubateur au bon déroulement des élections qu'était la contestation de Louseny Camara le président révoqué . En effet c'est bien la première fois qu'un ressortissant étranger se voit octroyé, et confié à l'hunanimité des candidats  le droit de gérer des élections dans un pays tiers.

Certainement cela était peut être nécessaire à la stabilisation du contexte politico social, mais on peut se demander si cette nomination est réellement une garantie d'indépendance du second tour prévu pour le 24 octobre, quand on sait que le général Siaka Toumani Sangaré est aussi représentant en Guinée de l'Organisation internationale de la Francophonie, l'OIF ? Quoique l'un des mandats de l'OIF soit la promotion de la démocratie dans les pays affilliés à elle? L'OIF est avant tout une organisation sous couvert de la France

 

Rappellons que la France possède en Guinée, un pays riche en ressources minières, quoiqu'une grande partie ne soit pas encore exploitée, 25 filiales des plus importantes au monde:  BNP Paribas dans la banque, Bolloré dans les services maritimes, TotalFinaElf dans la distribution pétrolière, Alcatel dans les télécommunications, d'après le journal web de Lutte Ouvrière du 9 février 2007. Er rappellons nous égalemennt du récent contrat de 9 milliards passé entre la Chine et la Guinée pour l'exploitation minières et pétrolières, qui pourrait expliquer le besoin pour la France dont la Guinée est une ancienne colonie, de garder la main sur l'exploitataion des matières premières.

 

On peut donc à juste titre se poser la question de l'indépendance de la CENI, et comme je l'ai écrit à l'instant "en lapsus", on peut aussi se poser la question de l'indépendance de la Guinée. Des pays africains encore sous dépendance finacière et politique de leur ancienne colonie, liés au pacte Françafricain, peuvent ils réellement connaître en l'état actuel des relations de la France avec eux, des élections libres et transparentes, la démocratie, l'Indépendance?

 

Par Adolphine Dibangui

 

 

 

Publié dans Politique africaine

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