L'élection de Alpha Condé, et la construction nationale de la Guinée

Publié le par Blog d' Adolphine Dibangui

En Afrique, les élections sont le plus souvent  axées sur l'appartenance ethnique, à quelques exceptions près se terminent toujours en contestations et quelques fois en tensions inter ethniques. Et l' élection récente d'Alpha Condé n'a pas échappé à cette règle. En effet élu à 52, 52%  alors même qu' au second tour il ne remportait que 18% des voix, pendant que Cellou Diallo le candidat adverse prennait de l'avance avec 43% des voix et avait le soutien après le premier tour de Sidya Touré, leader de l’Union des forces républicaines (UFR) arrivé en troisième position avec 13 % des voix,  Alpha Condé pour ce triomphe politique tant attendu au regard de son parcours d'opposant, se retrouve face à une vague de contestations de la part du camp adverse, majoritairement peul, suspectant des fraudes électorales dans certaines communes qu'avaient acquis Cellou Diallo. Des peuls, considérés comme  la communauté détenant "le pouvoir économique" en Guinée, et  qui espéraient accéder avec cette élection ,enfin au pouvoir, pour la première fois.

En fait de contestations politiques, c'est bien de contestations ethniques,qu'il s'agit ,on pourrait même dire de refus de "vouloir vivre ensemble", comme c'est souvent le cas dans les conflits inter ethniques , dont font montre les deux ethnies qui se déchirent , deux ethnies configurant aussi les partis politiques. Et quand Alpha Condé dit dans une interview accordée au Figaro, un journal français  je cite:  « Il faut un large gouvernement d'union nationale pour redresser le pays et cela pour au moins deux mandatures. Je ne parle pas d'un gouvernement de coalition mais d'union. Ce n'est pas quelque chose de politique mais l'union des bonnes volontés » il faut espérer qu'il tienne compte du fossé qui se creuse depuis l'après premier  tour de ces élections entre les deux communautés, de  la nécessité pressante de renforcer le vivre ensemble entre elles, lui qui a refusé de participer à la tournée de la paix qu'avait suggérée Sekouba Konaté , et qui aurait peut être pu appaiser le contexte socio politique ambiant en Guinée, et empêcher l'ampleur de la violence actuelle.

Une construction nationale stable se fondant essentiellement sur la volonté pour les différentes  communautés d'un pays donné   de vivre ensemble, il reviendra donc à Alpha Condé  d'édifier  les conditions nécessaires à la création cette volonté rassemblant tous les guinéens.

 

Adolphine Dibangui


Heurts après la victoire de Alpha Condé


Publié dans Politique africaine

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